.

 

 

 

 

 

 

Ce texte a été envoyé par . Je le remercie pour son travail, n'hésitez pas à faire de même.


ODE AUX DIX HEROS

Le danger vint du nord, comme nous nous en doutions.
Aux prémices de l’hiver, la danse des dragons
Traversa les royaumes jusqu’à ce qu’il surgit
De la forêt, des plaines, de la terre nourricière
Et que le ciel se déploie devant eux.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le premier était originaire d’un jardin de pierre
Où il avait acquis l’âge et la sagesse
Où le cœur et l’esprit se concentrent
Sur le travail minutieux des mains
Et dans ses bras paternels il accueillit tous les autres.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le second descendait d’un royaume de courants d’air
Il était vif comme la lumière,
Un rayon de soleil qui courait dans la prairie
Où les graines les plus minuscules germent
Et deviennent vertes, dorées puis vertes à nouveau.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

La troisième venait des plaines ; elle était la gardienne
Protégée depuis sa naissance, coupée des réalités.
Elle portait un bâton, et dans sa main
Convergèrent la vérité et la miséricorde
Pour l’aider à guérir les blessures du monde.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le quatrième venait aussi des plaines.
Par la coutume, par le rituel, il était l’ombre de la lune
Il la suivait, il subissait le flux et le reflux de ses marées
Elle était maîtresse de son sang et de sa main de guerrier
Qui se battit pour faire revenir la lumière.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

La cinquième était surtout connue
Pour ses absences et ses départs.
Guerrière ténébreuse au cœur de feu,
Auréolée d’une couronne de gloire, elle avait
Renoncé au passé qui hantait ses rêves
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le sixième avait un cœur honorable
Forgé par l’épée, par le vol du martin-pêcheur
Par les ruines de Solamnie dont il ne s’était échappé
Que pour mieux y revenir par le cœur.
Son héritage redevient une arme dans sa main.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le septième était une simple lumière, frère des ténèbres
Il laissait son épée prendre ses décisions
Et résoudre les problèmes délicats du cœur.
Ses pensées étaient comme la surface d’une mare
Troublée par le vent : il n’en voyait pas le fond.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le huitième était leur chef à tous, demi-elfe trahi
Tiraillé comme le monde entre des sangs contraires
Entre les forêts immobiles et la fureur des humains.
Entre l’appel de la destinée et celui de l’amour.
Il craignait d’être paralysé
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le dernier respirait les ténèbres nocturnes
Où les étoiles abstraites masquent le monde du possible
Où le corps endure les blessures de l’âme.
Dévoué à la connaissance, incapable d’aimer,
Il ne s’émeut que pour les faibles, les opprimés
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Ils furent rejoints dans le flot du destin
Par une fille sans grâce mais bénie des dieux
Une délicate princesse des arbres et des fleurs
Un ancien tisseur d’accidents
Et personne ne savait qui l’histoire réunirait
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Le danger vint du nord, comme nous nous en doutions.
Au coeur de l’hiver, le sommeil des dragons
S’installa dans les royaumes jusqu’à ce qu’ils surgissent
De la forêt, des plaines, de la terre nourricière
Pour changer l’horizon.
Ils étaient neuf sous les trois lunes
Dans le crépuscule de l’automne
Et alors que le monde déclinait
Ils se dressèrent au cœur de l’histoire

Tiré de "Les petits peuples de krynn" (Pages 213,214,215et 216)